C'est dans le cadre somptueux du point d'eau des trois orteils, alors qu'Hélios est sur le point de rejoindre sa couche, que je m'installe confortablement pour vous conter une histoire, aventure parmis tant d'autres des frères barbares. La douce mélopée de l'eau contre les rochers, les remous perturbant la surface du lac et témoignant d'une agitation sous-marine, les brindilles brisées par quelque sabot d'un des jeunes cerfs intrigués qui me tiennent compagnie, cet endroit fut ma muse le temps d'une nuit.
Cette histoire débute alors que, après une rude journée de sports aquatiques...
... - j'apprécie les effets qu'a la pratique de planche d'eau sur ma condition physique - je partis en quête de l'assistance de compagnons barbares pour m'acquitter d'une tâche dont je ne pouvais venir à bout en solitaire. En effet, un elfe noir Thexien m'avait promis une récompense dépassant mes désirs les plus fous en échange de l'accomplissement d'une liste de requêtes. Bien que les doutes m'assaillirent à l'écoute de sa proposition, il avait néanmoins réussi à piquer ma curiosité, je décidai alors de m'atteler à la satisfaction de sa supplique.
Le plus prompt à répondre à l'appel fut le plus érudit des mages, invocateur de sa spécialisation, le majestueux Ubawu qui, accompagné par un héros éthéré dont le seul but était de le servir, m'attendait patiemment sur les docks de la fotêt de Nektulos.
Ne tardèrent pas à nous rejoindre le chevaleresque Servahl sur son fier destrier et un imposant loup qui semblait sorti de nul part, tant il maîtrisait célérité et discretion.
Bien qu'au premier abord il me sembla que le loup était le compagnon du chevalier, il s'avéra qu'en fait, après une étonnante métamorphose opérée dans une tornade de poussière et d'énergie, réorganisation d'atomes savament domptée par l'être en question, il s'agissait d'une soeur barbare, Ambroisy, étonnante surveillante aux formes multiples qui allait avoir fort à faire pour garder un oeil sur chacun des membres intrépides de notre petit groupe.
Nous nous mimes alors en chemin à travers la forêt décrite lors d'une de nos précédentes aventures (il faut suivre un peu :p). Grande joie nous envahit, lorsque nous rencontriames, au cours de nos pérégrinations à travers le bois, deux visages familiers, l'un appartenant au tristement connu, pour avoir été une victime de la bête, Iphiiku, dont l'esprit embrummé, sous sa forme de nuage annonciateur de tempêtes chambardant ciel et terre, ne présage jamais rien de bon pour qui se dresse face à lui, l'autre à un non moins amical moine, tailleur généreux de son métier, le fort bien armé Ovakila.
Vous remarquerez sans doute l'absence du loup dans notre groupe, la druidesse ayant préféré adopter une forme plus... végétale et somme toute égalant, voire surpassant le loup de par sa discrétion en milieu boisé.
La première des tâches à accomplir fut de rapporter un grand nombre d'oreilles d'ours-hiboux; qui sait à quoi le vil elfe noir les destinait, probablement la concoction de quelque maléfique potion... Nous partîmes donc en chasse de ces étranges animaux, dont les râles ne tardèrent pas à faire place à un silence macabre.
Ils n'opposèrent en effet qu'une resistance futile face à un groupe disposant d'une pareille puissance de frappe, Servahl ne daignant même pas descendre de sa monture pour si peu, jusqu'à ce qu'il se fasse désarçonner par un ours-hibou un peu plus massif que les autres... Inutile de préciser qu'à partir de cet instant, il en fit une affaire personnelle...
Cette tâche accomplie, nous nous dirigeâmes vers le poste avancé thexien où se trouvait l'elfe noir.
C'est alors qu'Ubawu, jamais en manque d'humour et de tours dans son sac, sortit discrêtement un bout d'étoffe de sa chemise... Le tissu était noir comme la suie, aucun indice n'indiquant la présence de quelque écriture que ce soit; cependant, alors qu'il marmonait une incantation à l'insu du reste du groupe, des runes apparurent à sa surface. Tout d'abord d'une couleur bleu pâle, elles se mirent à briller de mille feux jusqu'à consummer le tissu qu'elles habitaient. Il avait fini d'énoncer son incantation, alors que dans sa main seul un petit tas de cendres demeurait. L'éclat foudroyant dégagé par sa sorcellerie avait attiré l'attention de toute la petite troupe. Chacun de nous scrutait Ubawa d'un air interrogateur, à la recherche des effets de son sortilège; mais ce n'est que lorsque nous détachâmes les yeux de son sourire en coin que l'évidence nous sauta littéralement aux narines.
Il nous avait transformés en excrémentaux! Malheureusement, cette plaisanterie n'amusa pas Servhal, chevalier un brin tatillon, voire maniaque, qui ne supportait pas que son image soit souillée de la sorte. Après avoir "convaincu" le mage de lui redonner son aspect normal à grand renfort d'arguments tranchants, il quitta le groupe sur son, non moins fier que lui, destrier. C'est donc sans sa valeureuse compagnie que nous continuâmes notre périple.
L'efle noir voulait à présent que nous nous occupassions du cas d'un capitaine mort vivant et de sa garde. C'est avec un peu moins de gaieté dans l'âme, le fait que notre ami Chevalier soit parti fâché nous pesait sur la conscience, surtout celle du pauvre Ubawu qui ne désirait qu'amuser ses amis, que nous prîmes la route en direction du fortin de l'ancien et poussièreux capitaine.
De nombreux squelettes, goules et autres zombies furent décimés par une vague barbare qui n'avait d'autre idée que de finir au plus vite cette quête. L'ambiance n'étant plus au beau fixe, la sauvagerie n'en était que plus effrayante. L'odeur aussi.
Le contrat sur la tête du capitaine n'ayant plus raison d'être après qu'il l'eût perdue, nous entamâmes ce que nous espérions être le dernier trajet vers l'elfe noir, dans un mutisme inconfortable.
C'est alors que, nous voyant revenir victorieux, et rechignant à se séparer du trésor qu'il avait promis en récompense de nos efforts, il nous envoya deux assassins qu'il aura probablement préalablement grassement soudoyés en échange de nos vies. Ces bougres donnèraient du fil à retordre à notre groupe incomplet, quand se fit entendre, au loin, un cheval au galop rapide et pesant, témoignant de la lourde armure qui trônait fièrement au sommet de sa selle. Un Cri furieux retentit dans les ténèbres des bois de Nektulos, peu avant que les chausses de plates de Servahl ne s'enfoncèrent dans le sol alors qu'il venait de bondir de son canasson, l'épée fendant les airs avant de faire de même avec le crâne d'un des assassins paralysé par la terreur engendrée par l'apparition du chevalier noir.
Inutile de préciser que le second assassin ne tenta pas sa chance face au démon qui venait de surgir, l'idée de prendre ses jambes à son cou plutôt que de rencontrer ses ancêtres avant l'heure étant bien plus séduisante. L'elfe noir, préférant délaisser son trésor plutôt que de subir la colère des barbares, honnora alors sa part du contrat, me gratifiant d'une bien belle hallebarde, qui je dois dire, me sied à ravir!
La bête ne semblait pas avoir pointé le bout de son museau lors de cette aventure, néanmoins en y refléchissant bien, son rôle ne pourrait-il pas être tenu par un certain magicien au sens de l'humour assez développé?
L'enquête continue...
Le jour se lève, mon histoire a duré plus longtemps que prévu, il est temps que je suive l'exemple d'Hélios, bien que plus proche de son lever que de son coucher...
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PS: il est tard, je relirais demain quand mes yeux seront capables de lire à nouveau, et j'éditerai au besoin... N'hésitez pas si vous trouvez des fautes, un commentaire, une critique, envie de me dire de fermer ma grande trappe et d'arrêter de poster des trucs super longs qui prennent de la place, ...
Une dernière chose, Servahl, si l'histoire veut que tu aies une épée, tu auras une épée, dussais-je te la forger!